La hargne me lâche dès qu’en société
confronté je me retrouve et soutenu par une
altérité amie alliée au moins camarade ou cheval
de bataille contre l’innombrable oui et un singulier non,
et oui approché assez on me sert en m’envisageant et
oui la liberté c’est délicieux et oui c’est dangereux —
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(il pousse son art jusqu’à fasciner sidérer éberluer ahurir
étonner atterrer stupéfier ébahir les orbites des yeux
de sa victime et de l’inattention ambiante pour opérer :
quand il est sorti j’ai vu son aura de jeune prince fou de
feu ce fouteur de peur jongleur de mal malheur de mort
bel tel l’abominable régal droit qu’il s’octroie en roi
parfaitement à l’aise blaise maître de son regard craché
de poignard dans ta prunelle pendant qu’il te dévalise.
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Alors — passée la nuit— pourquoi diables le Yi Jing
serait-il le grand livre du yin, hein ? Pourquoi, à quoi
— j’interroge mon rêve enragé d’urbaine évasion —
cela servirait-il de nourrir la fermeté par la souplesse
et de là, la dureté du cœur par la douceur des mœurs ?
à quoi bon, quel mystère regarde l’énigme que formule
la réponse fiable du menteur à qui l’on demande son chemin :
« d’où viens-tu ? » pour pouvoir paisiblement le croire ?)
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Parce qu’en ce monde manger crue sa victime n’est cruel
que chez l’homme. Parce qu’accommoder le mets affectif
lui est propice. Parce que le bonheur est sa seule chance.
De même : les chevaux sont beaux parce que
leur art sauvage de la liberté est leur unique défense en ce même
bas monde où eux épargnent leur adversaire et nous faisons honte à nos bibles.