Mourir deux fois ?

taheyyâtt a écrit:Quid des non-souvenirs au réveil, puis ceux dont on se souvient ?

Pertinent !
Je veut dire : question plus concrète, plus viable que toute autre considération (métaphysique, poétique : très intéressant, sauf) au plan d'une recherche faite pour aboutir.

En outre, ta toute dernière phrase, forte poétiquement, me fait retrouver ces vers :

Le ciel aide avec
l’adversité de l’air

improbable, définitive
sensation du sûr.

taheyyâtt a écrit:Le rêve est peut-être une autre vie ?

Ces quatre vers allaient sûrement dans ce sens... Mais, au sein de cette conversation, je dirais, si ça pouvait ne pas être abscons :

Le rêve est peut-être une autre vie de notre vie.

pascal a écrit:Alors le rêve de taheyyâtt parle vrai : il faut lutter contre la mort.
La renaissance est peut-être une bonne stratégie. Voire ?

Lutter, non... certainement pas.
Il est sans doute question de vie et de mort ; quelles sont-elles exactement ?

Etions-nous morts... vivants, qu'en sait-on ?
Le rêve est peut-être une autre vie ?
Quid des non-souvenirs au réveil, puis ceux dont on se souvient ?

Il m'aarive parfois d'essayer de toucher l'air pour comprendre.

à bientôt de vous lire.

Nous cousons, nous cousons...
Le rêve nous coud.

En fait, nul besoin de chercher...
C'était un rêve et depuis, je suis devenue "pierre".
Les océans n'ont de refuges
Qu'illuminés en "sons"


Se complète-t-on en songe ?

Ainsi la douleur nous incite à la conscience de son inconsistance, vers d'autres mondes qu'elle pave de nocturnes hurlement :

la douleur est l'ange gardien de l'animal

elle est souffle et premier pas
torche au tunnel nécessaire
limite à ne franchir qu'en conscience
ange gardien, en somme (CQFD)

Del'Ile a écrit:Plutot que c'est l'irréalité du réel qui, dans ses formes figées par nos soins maniaques, viennent se nicher en nos viscères les plus sensibles, fossillisant en d'effroyables calculs où il voit la source de la /douleur/.

Exact. C'est ce qu'on peut mettre sous l'égide d'une
Virtualisation ontologique caractérisée de la conjoncture
Existentielle.

llongavidda a écrit:La formule de Sofian' veut-elle dire que la réalité se rappelle à nous aux moments où nous constatons qu'elle n'est pas réelle ?

Plutot que c'est l'irréalité du réel qui, dans ses formes figées par nos soins maniaques, viennent se nicher en nos viscères les plus sensibles, fossillisant en d'effroyables calculs où il voit la source de la /douleur/.

Del'Ile a écrit:

La douleur ne vient pas de ce que les choses meurent, mais plutot de ce qu'elles ne meurent jamais tout à fait´
Sofian´Naït-Bouda

Osons.

Sofian' Naït-Bouda a écrit beaucoup, beaucoup de choses, et des belles, mais quelqu'un d'autre, enfin quelqu'un j'ignore mais d'autre c'est sûr a écrit:La douleur est l'ange gardien de l'animal

Si cette parabole peut signifier que ce qui atteind à l'intégrité physique d'un animal est la seule chose qui le ramène à sa réalité,
La formule de Sofian' veut-elle dire que la réalité se rappelle à nous aux moments où nous constatons qu'elle n'est pas réelle ?

La douleur ne vient pas de ce que les choses meurent, mais plutot de ce qu'elles ne meurent jamais tout à fait´
Sofian´Naït-Bouda

La mort acceptable parce
qu'elle "fait partie de la
vie" faite de parties
parties on ne sait
où ni tout de
même si ce n'est
pas nous qui sommes
somme toute partis barrés
à des endroits du temps
des moments de l'esp
oir ou de l'espace
espacés dans la
vie qui passe
et se barre vers
où au juste ? devant
mais devant c'est quoi ? la
vie aussi ou la mort ou ou
derrière plutôt ou tard
la vie encore ou la
mort toujours ?
j'ignore.

Il y a mort et mort chui dakkor
il y a la mort et il y a la mort-mort
il faut choisir : c'est l'une des deux
ou l'autre
comme on a deux mains : et parce qu'on a deux mains
il faut partir avec
et ça dégouline sur toute notre structure psychique : voilà !
ainsi
deux mains, deux morts, les
pôles de nos esprits ?
mais il y a la mort qu'on accepte oui
et celle que non oui on refuse

On dirait qu'il y aurait deux morts...
Les champignons venimeux n'apparaissent que dans le rêve du rêve I ;
La flaque de béton blanc n'est que sur la route de la poursuite du camion du rêve II :
Le sommeil sur l'oreiller fleuri, le boulevard de l'errance ne promettent aucune mort sinon celle du sommeil et de l'errance...
Alors de quelle mort la renaissance serait la négation sinon de la mort par inertie ?
On dirait que dans ce rêve, la mort active frappe la mort passive...

...

Alors le rêve de taheyyâtt parle vrai : il faut lutter contre la mort.
La renaissance est peut-être une bonne stratégie. Voire ?

...

Renaissance ? est-ce la fin du rêve ? L'éveil ?

I - Ainsi, le sommeil sous un arbre, un pin où les épines étaient un tapis où je sombrais avec un oreiller fleuri. Ainsi à double rêves allongée, inconfortable je bougeais, afin de trouver la plénitude des songes...

Alors que je rêvais, alors même que je rêvais déjà, je me suis vue entourée de champignon. Affamée, j'ai cueillir celui qui me semblait être le plus beau, puis un deuxième, un autre... Le venin m'a ouvert les portes de l'enfer.


II - La route était longue pour atteindre je ne sais quelle rue sans boulevards. j'errais sans but précis.

Un camion roulant à vive allure vint me frôler... Curieuse de son affolement, je me suis mis à le poursuivre. Bizarre, je ne me savais courir aussi vite.

Non loin d'une clairière, j'atteignais mon but, quel étrange camion, que pouvait-il bien faire ?

Je n'arrêtais pas ma course pour tomber dans une flaque de ciment blanc (pourquoi du ciment blanc ?) un plongeon, puis une renverse ; il ne restait plus que mon sombre visage suppliant que l'on me tire de cette noyade. En vain... Je me suis vue partir dans les profondeurs du ciment, couler et me transformer en statue de pierre...


III - Renaissance.