ireine Jeu 9 Fév 2006 - 22:56
gauche
parfois s’ouvrir, comme une écaille, dans l’odeur des mains
vraiment,
avec les os, les lumières,
en franges d’un bleu pers, cils baissés, violets
et taches d’ocres
dans le silence coulant d’une main
dans l’eau
et sous la frange inférieure des arbres et leur ombre
se voir maintenant détaché suivant le plan
montant et descendant des marées, je suis sur la plate-forme, perlée de vase.
Ouverte comme un œil, béant, un liquide comme un œil ouvert sur un dieu obscur
oubli d’un monstre, petite,
cellule
dans l’œil du jour
ayant renoncé aux os et aux coques, on voit bien clair tout ce qu’on a évité, perdu, raté. on voit
ce qu’on ne jamais voyait, avant
Comme couler
des paumes
du bord des pensées et des rives pour s’abstraire.
Comme être un enfant sous le ciel
des pays durs.
centre
Quelque chose passe au bord des cimetières, que les enfants sentent.
Petits jeux, les pas sur le trajet, le bord du trottoir, où se tient un homme haut et la lumière du soir glissant sur ses lunettes, cache ses yeux. les
petits enfants n’ont pas de temps à perdre, un pied en haut
l’autre dans le caniveau mouillé
ils arrachent en passant un bout de
et passent
le regard entre deux grilles, passent leurs joues entre le froid des grilles de fer, l’eau
coulant sur les tiges noires l’homme pivote sur ses jambes, ne regarde
Rien
C’est dur d’écrire rien
ce qui stagne
au bord des grilles, sous les pointes, le long du ciment des tombes
le long des rameaux vides, des arbres nus, de l’écorce qu’on ne regarde pas,
derrière les lunettes (une seconde marquées d’or).
les enfants s’arrêtent
quand même parlent, et partent.
droit
Détruire puis passer
on va, les yeux pris dans la beauté des lumières, dans le ciel étendu comme une tapisserie, pendue, on a les yeux pris dans les arbres, leurs tiges fines, leurs rangées, comme foules debout sur les bords de l’horizon. leur immobilité.
Je te reprends toujours le long de la même route, courant sur la plaine, sur ce qu’est
l’échange.
Tu es comme une foule, venant depuis l’autre côté,
dans des ondulations. passant le seuil
martelant,
une pluie dans la véranda et le cours du temps les heurts
tu
t’introduis
dans ce qu'on cherche dans
l’impression d’être couché sur le flanc. un navire s’étend dans le lit des sables un navire étend ses jambes dans son sommeil il laisse entrer
dans chaque pertuis marqué de rouille (longue trace verticale, roux sur fond gris)
le plasma des eaux
pose une main sur sa coque lasse.