Archives du sériographe

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Notes pour une archéologie du signifiant fr série

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2 participants

    Une lueur qui ne s'éteint jamais.

    Théagène
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    seriinii


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    Message  Théagène Ven 10 Mar 2006 - 10:12

    Je te remercie et sache que je partage ce plaisir de te compter également parmi mes amis poètes (ami et poète émérite).
    L'histoire que tu contes tombe juste à propos.
    Le roi et le mendiant.
    Ton analyse est trés juste
    "Je doute qu'une existence poétiques soit autre chose que ces constants et épuisants revirements de la conscience. Je doute que la poésie naisse d'autre chose que d'une faiblesse initiale ou plutôt d'une chute arrêtée dans le temps, si bien que l'envol et l'effondrement ne font qu'un, pour qu'on soit indissociablement le roi et le mendiant."
    David fut roi et excellent poète, car il avait l'humilité du mendiant qui savait ne rien posséder réellement mais que tout n'était que bénédiction autorisée par son Dieu qu'il chérissait...
    Nous ne sommes rien.
    Mais nous imaginons les détours qui pourraient nous permettre d'être roi l'espace d'un instant.
    La poésie peut être ce moyen...

    Allez, bon week-end et à bientôt!
    Irpli
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    seriata


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    Message  Irpli Ven 10 Mar 2006 - 9:44

    Je ne sais plus où j'ai lu cette histoire d'un curé qui ne supportait plus sa condition. En proie au doute, il avait de plus en plus de mal à officier. Il s'en ouvrit à un évèque qui lui répondit en substance : "Soyez heureux, vous êtes plus proche du Christ que je ne pourrais être. Moi, je crois, ma vie m'est facile. Alors que chez vous, la foi est vivante et en lutte".

    Bien qu'athée je suis en complet accord avec cet évèque. Le doute est la condition de la poésie. Il n'y a pas un instant où les choses ne risquent de basculer à cause de cette condition précaire qui veut que, un jour roi, le poète soit le lendemain mendiant. Il est roi quand le poème exerce sur lui son action entière et irradie à partir de son corps dans l'espace. Orgueil ? Certes. Quel inhumain saurait tenir le monde dans ses mains (l'espace d'un instant) et n'en tirer aucun orgueil ? Mais le poète n'est pas cet orgueilleux bouffi : l'instant d'après, il voit que son rêve n'était qu'illusion - le monde n'a en rien changé ! Son poème n'est rien. C'est le "don du poème" de Mallarmé. Le matin vient et la feuille est restée blanche ou pis, n'a été noircie que de "vacantes sonorités". Il est moins qu'un humain parce que, rendu conscient de la pauvreté insane de son langage, il n'a même plus les moyens de la parole !

    Je doute qu'une existence poétiques soit autre chose que ces constants et épuisants revirements de la conscience. Je doute que la poésie naisse d'autre chose que d'une faiblesse initiale ou plutôt d'une chute arrêtée dans le temps, si bien que l'envol et l'effondrement ne font qu'un, pour qu'on soit indissociablement le roi et le mendiant.

    Je suis extrêmement sensible à ton geste. Chacun de tes sonnets a quelque chose de miraculeux et d'unique. Avec David, avec Kim Sakkat et Nath aussi, je te compte très sincèrement parmi les poètes que j'ai l'honneur de connaître personnellement (même si "électroniquement").
    Théagène
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    Message  Théagène Ven 10 Mar 2006 - 4:44

    Merci Pascal, çà me touche beaucoup. Je dois même dire que je ne poste plus mes poèmes que pour toi, dans l'attente d'une pensée amicale ou d'une appréciation.
    Non pas que je déprime d'une quelconque façon, je suis extrêmement heureux et comblé à tous points de vue, mais je m'interroge toujours et de plus en plus sur l'utilité d'exister en tant que poète.
    Tout me pousse à me replier sur moi-même, à vivre ma poésie dans le pêché et l'isolement.
    Quel intérêt à tout çà?
    Montrer sa poésie, n'est-ce pas forcément orgueilleux?
    Irpli
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    Message  Irpli Jeu 9 Mar 2006 - 16:19

    Je l'ai lu comme comme un rêve. Ton "tu" en est un vrai.
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    Message  Théagène Jeu 9 Mar 2006 - 11:47

    Emmène-moi dehors ce soir, vers la musique
    Et vers les jeunes gens. Dans ta caisse roulons,
    Je ne veux jamais plus rentrer à reculons
    Car je n’ai de chez moi qu’une angoisse panique.

    Ce n’est pas mon foyer, c’est leur trou pathétique.
    Et j’ai pensé : « Mon Dieu, ma chance arrive, allons,
    Nous pourrons décider de ce que nous voulons,
    Conduis-moi n’importe où, ce sera magnifique ! »

    Et quand bien même un bus vient s’écraser sur nous
    Ou un gros camion nous brise les genoux,
    Mourir à tes côtés serait un privilège…

    Oh, l’avantage et le plaisir sont tout à moi
    Car certaines lueurs ne meurent pas en toi
    Même en ton cœur perdu, tes yeux remplis de neige.

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