A lire en buvant le premier café du matin...
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doubles jeux
Irpli- seriata
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Date d'inscription : 16/12/2004
- Message n°1
Re: doubles jeux
llongavidda- seriinii
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Date d'inscription : 18/12/2004
- Message n°2
Re: doubles jeux
En fait, ce sont deux récits concomitants. L'un raconte un rêve, l'autre une anecdote (qui eut lieu dans la journée qui suivit la nuit du rêve). Je me rendis compte que je pouvais raconter les deux choses en parallèle, jusqu'à leur faire partager une phrase entière !
Mise en regard du virtuel et de l'actuel, d'où confusion : reflet l'un de l'autre comme celui d'un miroir en effet, mais qui à son tour se refléterait dans ce qui s'y mire. Dès lors, c'est comme si le rêve perdait ses caractéristiques oniriques, et l'anecdote son caractère authentique.
Comme un couple dont l'homme et la femme (par exemple) se regarderaient dans les yeux avec une telle intensité qu'un tiers observateur ne pourrait plus différencier le mâle de la femelle (pour ne pas dire l'un et l'autre)...
Mise en regard du virtuel et de l'actuel, d'où confusion : reflet l'un de l'autre comme celui d'un miroir en effet, mais qui à son tour se refléterait dans ce qui s'y mire. Dès lors, c'est comme si le rêve perdait ses caractéristiques oniriques, et l'anecdote son caractère authentique.
Comme un couple dont l'homme et la femme (par exemple) se regarderaient dans les yeux avec une telle intensité qu'un tiers observateur ne pourrait plus différencier le mâle de la femelle (pour ne pas dire l'un et l'autre)...
Irpli- seriata
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Date d'inscription : 16/12/2004
- Message n°3
Re: doubles jeux
L'alternance italiques-police droite me fait penser au seul récit de rêve que je connaisse de Char. Il employait les italiques pour distinguer les commentaires ultérieurs de la notation du rêve "immédiate" (foutaises ! les éléments en italiques varient selon les différentes versions que Char a donné de son texte ! Mais René Char, l'air de rien, est un méchant humoriste qui a cruellement détourné les techniques surréalistes à des fins conscientes).
Je ne sais pas si c'est le même type de partition qui décide de ce contrepoint onirique... On dirait plutôt deux rêves en miroirs.
Jolie énigme en tout cas.Et belle image de ce qu'on pourrait appeler un "engendrement réciproque des choses", les deux voix se commentant l'une l'autre.
Je ne sais pas si c'est le même type de partition qui décide de ce contrepoint onirique... On dirait plutôt deux rêves en miroirs.
Jolie énigme en tout cas.Et belle image de ce qu'on pourrait appeler un "engendrement réciproque des choses", les deux voix se commentant l'une l'autre.
llongavidda- seriinii
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Date d'inscription : 18/12/2004
- Message n°4
doubles jeux
.
De nuit, quelle déconvenue me rend maussade le retour ?
Il fait déjà nuit, à vingt heures d’hiver, fin octobre.
Quelques hères comme moi, d’autre et de part, passent par une place.
Quelques minutes de pause au travail me permettent d’aller manger.
Est-ce que j’entends leur voix ? ceux derrière moi sont un couple.
Je sors chercher un sandwich que je mange pendant le retour.
Et il m’arrive ceci d’incroyable que je me retrouve le pantalon aux genoux.
Mais au lieu de rentrer tout de suite, je fume un stick déjà préparé.
Je profite d’un renfoncement d’immeuble pour me cacher d’autrui.
Je profite d’un renfoncement d’immeuble pour me cacher d’autrui.
Au milieu de l’obscurité dedans et dehors une vitre renvoie mon reflet.
Le mur est couvert d’une glace sans teint grâce à quoi je guette, caché.
Ce sont soudain les mêmes circonstances qu’une situation excitante connue.
Il n’était jamais arrivé que quelque importun surgît jusqu’à ce soir.
Alors j’ai très envie de jouer au trouble de la lumière, de l’heure et de la promiscuité.
Alors deux hommes soi-disant inconnus cheminent on dirait bien vers moi.
Une bonne dose d’indécence grossit dans une seringue dressée entre mes jambes.
Une bonne dose d’herbe trahit le nom au long feu de ce que j’ai entre les doigts.
Mais la moralité qui passe avec ces gens est plus dure et me ramollit la nuit.
Mais quand ils se sont cachés près de moi sans me parler, je suis parti.
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De nuit, quelle déconvenue me rend maussade le retour ?
Il fait déjà nuit, à vingt heures d’hiver, fin octobre.
Quelques hères comme moi, d’autre et de part, passent par une place.
Quelques minutes de pause au travail me permettent d’aller manger.
Est-ce que j’entends leur voix ? ceux derrière moi sont un couple.
Je sors chercher un sandwich que je mange pendant le retour.
Et il m’arrive ceci d’incroyable que je me retrouve le pantalon aux genoux.
Mais au lieu de rentrer tout de suite, je fume un stick déjà préparé.
Je profite d’un renfoncement d’immeuble pour me cacher d’autrui.
Je profite d’un renfoncement d’immeuble pour me cacher d’autrui.
Au milieu de l’obscurité dedans et dehors une vitre renvoie mon reflet.
Le mur est couvert d’une glace sans teint grâce à quoi je guette, caché.
Ce sont soudain les mêmes circonstances qu’une situation excitante connue.
Il n’était jamais arrivé que quelque importun surgît jusqu’à ce soir.
Alors j’ai très envie de jouer au trouble de la lumière, de l’heure et de la promiscuité.
Alors deux hommes soi-disant inconnus cheminent on dirait bien vers moi.
Une bonne dose d’indécence grossit dans une seringue dressée entre mes jambes.
Une bonne dose d’herbe trahit le nom au long feu de ce que j’ai entre les doigts.
Mais la moralité qui passe avec ces gens est plus dure et me ramollit la nuit.
Mais quand ils se sont cachés près de moi sans me parler, je suis parti.
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