Hier

Océane.


Océane espérait, face au gris des vieux murs,
Que sorte l’arc-en-ciel du chapeau des nuages,
Asperge ses couleurs, crayonne les visages,
Transforme le bitume en un champ de blés mûrs.

Océane attendait, de bien vagues futurs,
Son oreille tendue au chant des coquillages,
De pouvoir tournoyer, les pieds nus sur des plages
De galets vert-de-gris, de sables chauds et purs.

Ses yeux disaient son cœur, dans un fripon manège
Rempli de gais dauphins, de chevaux bondissants
Sur des airs que rythmaient un merveilleux arpège.

Son cœur, c’était l’azur, fardé de voiles blanches
Qu’un doux mistral poussait comme en de beaux dimanches
Où mai revient fleurir les rêves innocents.

C'était au tout début du mois de mai. Grand Paul a disparu. Le ciel de longtemps n'avait été si détestable. A mon tour je regarde l'abîme. Le bruit d'une moto me rappelle qu'il faut toujours s'accrocher au rock'n'roll.

Comme les crapauds.

Le sans du lendemain
comme ces champs de colza
sur l'ombre des flots

la Lune disparait
emportée par le sang
jaune


d'un nénuphars