ariane Mar 10 Oct 2006 - 17:20
Demain :
je me lèverai à l’aube la fenêtre sera claire blanche presque
je
poserai mes pieds quelque part sur un tapis rouge ?
sans
sentir
savoir
rien.
Il sera six heures quarante cinq des températures encore très élevées
je dirai quelque chose à quelqu’un ça n’est pas encore décidé
je dirai qu’il est bien difficile de savoir qui l’on est dans ma situation
la vérité est très nuancée je dirai la vérité –FAIRE TRES ATTENTION A
ce que je vais dire dépendra de la question posée
il y a un instant pour une robe noire
il y a un instant pour un pull-over blanc
il y a beaucoup d’instants
il y a beaucoup de choses dans le monde
tout dépendra de la question posée
tout dépendra de l’instant.
A vingt deux heures trente six je récapitule ma vie sexuelle (je ne commence pas par le début)
ça c’était passé dans une chambre de onze mètres carré il y avait deux lits nous étions quatre ou cinq
et j’avais un chapeau
noir
ça c’était passé dans une tente une petite canadienne on tenait assis seulement au milieu (alors tu veux, tu veux ? ben oui –alors si c’est oui, viens) le soleil c’était levé là
à vingt deux heures dix sept j’avais vingt ans j’avais
des sandales rouges
et
nus pieds j’aurai pu mieux danser.
Je dis
pourquoi tu n’es pas là
- personne ne m’a rien demandé
(Je bois un verre de vin je regarde l’intérieur du verre au moment où je dis pourquoi).
Encore ce matin j’ai pris trois centimètres j’ai
acheté une jupe
deux oreillers
six livres
et
je n’ai pas téléphoné.
/
La peau n’est pas une photographie de ta peau n’est pas immobile n’est pas entre deux pages d’une blancheur de neige n’est pas comme promis Mais à qui en silence ?celle qui fut sur mon visage celle de la jambe n’est pas un livre tiède qui s’endort pas celle qui se retourne comme promis qui touche l’autre n’est pas une photographie posée sur la bibliothèque lisse comme la crème et humide derrière le genou n’est pas une forêt un labyrinthe un roman une fusée teintée de rose en haut et le dessous très blanc comme promis elle ne dit pas j’ai mal la peau n’est pas découverte les dents desserrées et froissant le drap et remplie de soupirs et d’eau
comme promis
je partirai
de ta bouche à ta bouche
Mais à qui en silence ?
je dirai tout de l’intérieur de ta bouche.