La même fenêtre, jour et nuit,
renvoyait des images transparentes
de la cécité qui n'était pas en reste
et harcelait cette fenêtre
de jour comme de nuit
moi, doigt dans le
colimateur de cette nuit
je caricaturais en rayons spasmodiques
le contour de la fenêtre
tout cela
était très vrai
*
Tout était vrai : le verre
de la fenêtre qui se défendait par brisures maladroites de la nuit sur ma peau
l'éclat - ou de la nuit ou des paupières lâchées comme des ballons
le trajet de la main : ignare, ignoble, cultivatrice de néant
au petit jour sur le marché
à la rencontre de légumes vrais, de légumes insidieux
tout était idiotement vrai, y compris le projet
aburde, révoltant, sommaire
de tronçonner la chaîne alimentaire.
*
La nuit les voix font un vacarme épouvantable
on devrait les sécréter en toute discrétion plutôt
la nuit ma voix est une plaie qu'on rouvre à deux mains
alors je me lève et débite mes âneries de nuit
à la fenêtre que l'intérieur pas plus que l'extérieur n'éclairent
et qui d'ailleurs n'écoulerait rien
même de toi, venant de moi
nos idioties
je les écrase comme des mouches pointes de nuit sur la fenêtre
je dessine tes lèvres
et j'y pose mon doigt.
*
Qui se montre dans l'obscurité
de la conscience stupéfiée
à cause de lampes détruites
qui ont jeté brutalement la nuit
au sol de ton chez toi anéanti
sont-ce des ombres simples
qui te montrent leurs mains
te demandent la tienne en échange
et te demandent de recueillir
leurs phalanges pulvérisées et
scintillantes dans l'opacité
de ta mémoire durcie par la nuit
tu nages
entre deux rives qui s'étreignent mal
les draps du lit ont des surplis
le sol te paraît défoncé, tu te sens bombardé
les doigts émiettés accidentent le sol de pourritures nocturnes
pollution, bris de verre, nuisances
notamment sonores.
*
La nuit était un chateau-fort
le sable était le seul
matériau constructible
il glapissait comme des voix
purement extérieures
et qui criblaient ta peau comme des plis de verre
regarde
ce qui reste de fenêtre.
renvoyait des images transparentes
de la cécité qui n'était pas en reste
et harcelait cette fenêtre
de jour comme de nuit
moi, doigt dans le
colimateur de cette nuit
je caricaturais en rayons spasmodiques
le contour de la fenêtre
tout cela
était très vrai
*
Tout était vrai : le verre
de la fenêtre qui se défendait par brisures maladroites de la nuit sur ma peau
l'éclat - ou de la nuit ou des paupières lâchées comme des ballons
le trajet de la main : ignare, ignoble, cultivatrice de néant
au petit jour sur le marché
à la rencontre de légumes vrais, de légumes insidieux
tout était idiotement vrai, y compris le projet
aburde, révoltant, sommaire
de tronçonner la chaîne alimentaire.
*
La nuit les voix font un vacarme épouvantable
on devrait les sécréter en toute discrétion plutôt
la nuit ma voix est une plaie qu'on rouvre à deux mains
alors je me lève et débite mes âneries de nuit
à la fenêtre que l'intérieur pas plus que l'extérieur n'éclairent
et qui d'ailleurs n'écoulerait rien
même de toi, venant de moi
nos idioties
je les écrase comme des mouches pointes de nuit sur la fenêtre
je dessine tes lèvres
et j'y pose mon doigt.
*
Qui se montre dans l'obscurité
de la conscience stupéfiée
à cause de lampes détruites
qui ont jeté brutalement la nuit
au sol de ton chez toi anéanti
sont-ce des ombres simples
qui te montrent leurs mains
te demandent la tienne en échange
et te demandent de recueillir
leurs phalanges pulvérisées et
scintillantes dans l'opacité
de ta mémoire durcie par la nuit
tu nages
entre deux rives qui s'étreignent mal
les draps du lit ont des surplis
le sol te paraît défoncé, tu te sens bombardé
les doigts émiettés accidentent le sol de pourritures nocturnes
pollution, bris de verre, nuisances
notamment sonores.
*
La nuit était un chateau-fort
le sable était le seul
matériau constructible
il glapissait comme des voix
purement extérieures
et qui criblaient ta peau comme des plis de verre
regarde
ce qui reste de fenêtre.