Archives du sériographe

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    Nouvelles nuisances dans la nuit

    Irpli
    Irpli
    seriata


    Nombre de messages : 2488
    série topographique : Series-City
    Date d'inscription : 16/12/2004

    Nouvelles nuisances dans la nuit Empty Nouvelles nuisances dans la nuit

    Message  Irpli Mer 6 Déc 2006 - 8:48

    La même fenêtre, jour et nuit,
    renvoyait des images transparentes
    de la cécité qui n'était pas en reste
    et harcelait cette fenêtre
    de jour comme de nuit

    moi, doigt dans le
    colimateur de cette nuit
    je caricaturais en rayons spasmodiques
    le contour de la fenêtre

    tout cela
    était très vrai


    *


    Tout était vrai : le verre
    de la fenêtre qui se défendait par brisures maladroites de la nuit sur ma peau
    l'éclat - ou de la nuit ou des paupières lâchées comme des ballons
    le trajet de la main : ignare, ignoble, cultivatrice de néant
    au petit jour sur le marché
    à la rencontre de légumes vrais, de légumes insidieux
    tout était idiotement vrai, y compris le projet
    aburde, révoltant, sommaire
    de tronçonner la chaîne alimentaire.


    *

    La nuit les voix font un vacarme épouvantable
    on devrait les sécréter en toute discrétion plutôt
    la nuit ma voix est une plaie qu'on rouvre à deux mains
    alors je me lève et débite mes âneries de nuit
    à la fenêtre que l'intérieur pas plus que l'extérieur n'éclairent
    et qui d'ailleurs n'écoulerait rien
    même de toi, venant de moi
    nos idioties
    je les écrase comme des mouches pointes de nuit sur la fenêtre
    je dessine tes lèvres
    et j'y pose mon doigt.



    *



    Qui se montre dans l'obscurité
    de la conscience stupéfiée
    à cause de lampes détruites
    qui ont jeté brutalement la nuit
    au sol de ton chez toi anéanti
    sont-ce des ombres simples
    qui te montrent leurs mains
    te demandent la tienne en échange
    et te demandent de recueillir
    leurs phalanges pulvérisées et
    scintillantes dans l'opacité
    de ta mémoire durcie par la nuit
    tu nages
    entre deux rives qui s'étreignent mal
    les draps du lit ont des surplis
    le sol te paraît défoncé, tu te sens bombardé
    les doigts émiettés accidentent le sol de pourritures nocturnes
    pollution, bris de verre, nuisances
    notamment sonores.



    *


    La nuit était un chateau-fort
    le sable était le seul
    matériau constructible
    il glapissait comme des voix
    purement extérieures
    et qui criblaient ta peau comme des plis de verre
    regarde
    ce qui reste de fenêtre.

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