cloud Sam 24 Juil 2010 - 8:24
j'ai mangé trop de triangles isocèles
pour pouvoir me souvenir de l'angle
que formaient les anciennes rues des anciennes villes
où j'ai vécu. certains parlent d'une odeur
d'enfance si tenace, si fragile
qui nimbe des jardins ou des cours d'eaux particuliers
des ciels, des passages quittés depuis longtemps -
d'autres d'un cauchemar qui revenait sans cesse
d'un être visage et corps cachés dans le noir
de la nuit qui s'approche pour toucher
l'enfant d'un toucher porteur d'une mort
particulière. Puis le rêve diminue, peu à peu
le rêve se dissipe, en laissant l'angoisse
en pâture à des frissons de fièvre qui exigent
de revenir camper sur la peau de l'estomac.
j'ai mangé trop de quadrilatère
gris et uniformes, trop de triangles isocèles
pour me souvenir du chemin tortueux
qui mène au coeur de mes rêves -
ceux-ci continuent à me hanter
d'une manière ou d'une autre, et je porte
désormais leur sceau sur moi, partout, partout,
sans que personne ne le voie -
j'ai perdu l'odeur des cours d'eaux et des jardins
des ciels, des passages quittés depuis longtemps.