J’ai diffusé une lumière pareille
à l’eau langage de votre langage
vous traversiez en moi
le plateau des éclats qui font le jour
de l’aube vermeille au soir pareil
à la coulée psychique des amants
et ma lumière vous disait au revoir
et vous brassait pressée de vous revoir
vous n’en avez senti --- ou les avez-vous entendus --- rien d’autre que des airs de pure nostalgie
vous avez joui amants amoureux et aimants dans ma lumière qui a diffusé votre jouissance de par le monde
vous disiez au revoir à la lumière que péniblement
je tamisais
vous disiez je et tu avec une telle aisance
je tamisais silencieusement le tapis qui roulait sous vos pas
« Que vous voyiez sous vous ! »
J’ai envié vos mains et vos étranglements
vos poignards sûrs vos esprits incertains
je buvais vos paroles pour les disposer --- et les distribuer
en arbustes solides
pour un parc fabuleux dans la dévastation et la chaleur de la saison qui nait aux encoignures des portes
j’ai serré
de mes membres ductiles la peau
d’un au revoir épouvanté
glissa-t-il, non ----- il se coucha sous chacun de vos pas
entre une nappe de la lumière du jour qui mourait et courait
et le tapis de ma lumière
la plus épaisse et la plus basse
Je ne reviendrai pas
sauf sous le jour de l’antiquaire.