Dans tous les gouvernements, lorsque l'on fait des lois qui décernent des peines contre les infracteurs, ne prend-on pas tous les moyens possibles pour faire connaître et ces lois et ces châtiments ? Peut-on raisonnablement châtier un homme de l'infraction faite à une loi qui lui est inconnue ? Que devons-nous conclure de cette série de vérités ? C'est que jamais le système de l'enfer ne fut autre chose que le résultat de la méchanceté de quelques hommes et de l'extravagance de beaucoup d'autres
DAF de Sade, "Histoire de Juliette
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- Message n°1
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Re: DAF de Sade, "Histoire de Juliette
Toutes les mêmes postures s'exécutèrent sur Zanetti, et ne jouant plus que le second rôle, j'eus le plaisir alors de m'embraser aux indicibles lubricités de cette coquine. Ni Sapho, ni Messaline, n'y faisaient œuvre : c'était un déraisonnement... un décousu d'idées... un dévergondage... une série de blasphèmes si énergiques, des soupirs si brûlants... des cris si prodigieux à l'instant de la crise ! Oh ! non, je le répète, jamais Vénus n'eut une plus fidèle prosélyte... jamais délire ne fut semblable... jamais putain plus débordée.
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- Message n°3
Re: DAF de Sade, "Histoire de Juliette
Nous luttâmes ensemble, et, après avoir épuisé nos sept femmes, nous être fait mettre les fesses en sang, Zatta voulut se venger sur nos fouetteuses. Nous les déchirâmes impitoyablement ; elles eurent beau crier, nous fûmes inflexibles, et nous ne leur fîmes grâce que quand des flots de foutre eurent apaisé nos fureurs. L'infatigable coquine, plus irritée que calmée par cette série de luxures, voulut encore passer la nuit avec moi, et se livra à mille débauches d'imagination, toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Ce que cette libertine faisait le mieux, sans doute, c'était de gamahucher le trou du cul : elle avait l'art d'allonger et de durcir sa langue à tel point que le doigt le plus long et le plus agile n'eût pas procuré de plus douces sensations.
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- Message n°4
Re: DAF de Sade, "Histoire de Juliette
Examinons maintenant quelle est l'espèce de sentiment que vous devez à Mme de Donis... Aucun, ce me semble. La volupté vous a réunies, le crime vous a séparées. Dût-elle exister encore, assurément vous ne lui devez rien ; morte, beaucoup moins, sans doute. Il serait absurde, extravagant, d'avoir encore un sentiment quelconque pour un être qui ne peut plus en jouir ; on ne doit aux mânes de cet être ni respect, ni considération, ni amour, ni souvenir ; il ne peut occuper l'imagination en quelque sens que ce puisse être, parce qu'il ne le pourrait que désagréablement, et vous savez qu'il est dans nos principes de ne jamais laisser parvenir à l'esprit que des idées agréables ou voluptueuses. Or, cette série d'idées se prolonge en molestant la fille, puisque ce fut par volupté que vous vous défîtes de la mère : ces idées se troubleraient, se dégraderaient infailliblement, si vous alliez maintenant rendre service à la fille. Il n'y a donc non seulement aucun inconvénient à ce que vous ne soyez utile en rien à cette fille, mais il est même nécessaire à votre volupté que vous la rendiez très malheureuse. Les idées, nées de l'infortune où vous allez la plonger, se renoueront à celles des atrocités répandues, exécutées par vous, sur le reste de la famille ; et, de la réunion de toutes ces idées, naîtra nécessairement pour vous un tout voluptueux, absolument absorbé par des procédés contraires.
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