C'est si étrange les retrouvailles.
C'est comme si le temps n'avait jamais passé.
Comme si nous ne nous ne nous étions jamais quittés.
C'est une chose bizarre, comme si les arbres même
n'avaient fait que suspendre leur feuillage.
C'est comme si tu ne m'avais jamais menti !
Comme si je n'avais jamais pris ma trononneuse
pour te découper en sept morceaux, si étranges
puisqu'ils parlaient à ta place. Pas plus vrais,
pas tellement plus faux que toi non plus.
Mais c'est les retrouvailles, on ne devrait pas
gâcher l'instant moqueur où l'on se croirait presque
retrouvé, retrouvé, retrouvé alors qu'on est perdu
à tout jamais, avec pour seule boussole
le cul d'une bouteille claire de liquide apparent.
Les arbres mentiront, très bien, en agitant leurs branches
et en faisant tomber leurs feuilles comme des mouchoirs.
On se retrouvera, dis-tu ? Et moi, je me rends compte
qu'il n'y a plus d'essence dans le moteur amant
de ma peu fiable tronçonneuse (pour te dire au revoir ?)