Irpli Mer 29 Juin 2005 - 14:16
J'appartiens à l'une des premières générations circonspectes de l'après-68. Oui. Pour la première fois des adultes regardaient les jeunes en s'inquiétant de l'absence de révolte, d'idéaux, etc. J'ai pour ma part toujours été partagé entre ce scepticisme lié aux "leçons de l'histoire" (la tragédie du communisme au XXe siècle, principalement) et une adhésion de principe aux luttes révolutionnaires. C'était il y a dix ans, quinze ans, rien n'a changé, moi non plus.
Rien n'a changé ou presque. L'absence d'espoir n'a pas liquidé le sentiment de la révolte. Mais la révolte aujourd'hui se manifeste autrement. Radicalisme religieux d'un côté, négation des principes de la démocratie ou même des valeurs sociales de l'autre, bien rares sont les jeunes qui s'inscrivent dans le militantisme ou l'utopie. Pourtant les choses progressent. Le mouvement altermondialiste ressemble un peu (en moins audacieux) aux socialistes utopiques du XIXe siècle. Comme disait un socialiste peu social, François Mitterrand : "il faut donner du temps au temps" !