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Irpli Mer 23 Aoû 2023 - 2:38Personne n'a jamais dit que la série n'existait pas. Enfin, je ne crois pas. On a pu dire que dans telles circonstances, c'était le cas. Par exemple : "La série n'existe pas ici, voyez" ou "On ne la voit pas". Voire : "Ce n'est pas une série, ce n'est pas ça enfin". Mais, à ma connaissance, personne ne s'est levé à un congrès de linguistique, de musicologie ou de toute autre discipline (pas une n'a omis d'avoir affaire à la série) pour dire : "Mais enfin, la série n'existe pas !" On lui aurait demandé "Quelle série ?" car c'est toujours la question qu'on vous renvoie, bizarrement, quand vous parlez de la série. "Mais rien ! Tout !, aurait poursuivi le contradicteur probablement natif, son principe, son espace de définition, tout cela est nul et non avenu !"
En musique, il aurait pu expliquer que les séries ne sont pas des séries. En histoire, rappeler que les séries statistiques ne sont pas des séries "au sens propre du terme". En art, pointer à son absence totale de délimitation définitoire. Etc, etc. Mais en mathématiques ? S'il avait eu une solide culture en la matière, il aurait tout aussi infailliblement exprimé les conditions de la non-existence de la série.
On l'aurait payée cher, cette personne, à des moments de l'Histoire. Pas aujourd'hui. La série n'est plus un objet de discussion intellectuelle, scientifique ou esthétique. C'est je crois principalement dans l'esprit de mes contemporains un mode de production audiovisuel qu'on serait bien en peine de délimiter clairement, pourtant. Il y a toute une littérature scientifique à ce sujet. Mais elle interroge peu la dimension industrielle de ces productions, pourtant au coeur de leur sérialité.
Dire que la série n'existe pas exprime donc deux choses. D'une part, sa non existence est postulée comme un envers de son existence. La non existence de la série occupe alors un espace de l'existence (en pensée) de la série. De l'autre, il faut un absentement complet de la série en tant que mot, une clé susceptible de désamorcer son empreinte là où elle est consignée, livre ou parole proférée oralement, enregistrée ou non. Sommes-nous encore dans un "envers de l'existence de la série" ? Il faut craindre que oui et espérer que non. Mais il faut encore s'appuyer sur cette existence positive pour aller à la recherche de cette clé qui serait un peu l'inverse de la définition extraordinaire synthétique qu'avait donné Pierre Boulez de la série ("fonction d'intervalle"). A moins que ce ne soit la notion de fonction d'intervalle, même, qui en vienne à l'absenter ?
Voire.
En musique, il aurait pu expliquer que les séries ne sont pas des séries. En histoire, rappeler que les séries statistiques ne sont pas des séries "au sens propre du terme". En art, pointer à son absence totale de délimitation définitoire. Etc, etc. Mais en mathématiques ? S'il avait eu une solide culture en la matière, il aurait tout aussi infailliblement exprimé les conditions de la non-existence de la série.
On l'aurait payée cher, cette personne, à des moments de l'Histoire. Pas aujourd'hui. La série n'est plus un objet de discussion intellectuelle, scientifique ou esthétique. C'est je crois principalement dans l'esprit de mes contemporains un mode de production audiovisuel qu'on serait bien en peine de délimiter clairement, pourtant. Il y a toute une littérature scientifique à ce sujet. Mais elle interroge peu la dimension industrielle de ces productions, pourtant au coeur de leur sérialité.
Dire que la série n'existe pas exprime donc deux choses. D'une part, sa non existence est postulée comme un envers de son existence. La non existence de la série occupe alors un espace de l'existence (en pensée) de la série. De l'autre, il faut un absentement complet de la série en tant que mot, une clé susceptible de désamorcer son empreinte là où elle est consignée, livre ou parole proférée oralement, enregistrée ou non. Sommes-nous encore dans un "envers de l'existence de la série" ? Il faut craindre que oui et espérer que non. Mais il faut encore s'appuyer sur cette existence positive pour aller à la recherche de cette clé qui serait un peu l'inverse de la définition extraordinaire synthétique qu'avait donné Pierre Boulez de la série ("fonction d'intervalle"). A moins que ce ne soit la notion de fonction d'intervalle, même, qui en vienne à l'absenter ?
Voire.