Irpli Dim 13 Aoû 2023 - 2:21
- Le quart de gloire de Warhol n'est pas du tout ce qu'on croyait, il me semble. On était omnubilés par la télévision, on imaginait grossièrement des tranches de quinze minutes où chacun défilerait pour exposer son petit délire. Mais c'est une vision réductrice, non ? Ne faut-il pas l'envisager sous un angle documentaire plutôt ?
On peut relier cette réflexion abrupte et sans contexte à celle de Walter Benjamin sur l'art à l'époque de sa reproductibilité technique. Lui a une approche documentaire de la chose. C'est avant tout la massification des données qui est en cause et qui nécessaire une approche documentaire poussée, certes mais aussi une didactique spécifique.
N'est-ce pas là un des bénéfices de la dodécaphonie, dont la non-hiérarchie de base entraîne une lutte pour la composition ? Une lutte à mort puisque la logique dodécaphonique emporte tout espoir de retour à l'équilibre, si l'on en suit à fond les préceptes ? Or, au chaos frénétique de notre temps, on pourrait opposer le calme du chaos qu'implique la complexité sérielle, non ?
Mais Charles Hectorne s'est endormi. De toutes façons, il était peu attentif. Il jouait aux dominos.
J'ai refermé la porte doucement derrière moi. La rue était toute grise, d'une infinité de nuances sans éclat. On aurait dit une toile de Vieira da Silva ou de Richter, à leurs confins.
Pendant ce temps, j'en étais convaincu, les gloires se démultipliaient. Et comment fallait-il comprendre ce mot étrange de Mallarmé, dans ses Divagations ?"
"La Gloire ! Je ne la sus qu'hier."
Je me suis convaincu qu'il fallait aborder la question avec Charles Hectorne. Mais il est peut-être dangereux de lui parler de Mallarmé ?